UX & IA : Quand l’IA redéfinit le rôle du designer

L’intelligence artificielle s’invite partout dans les outils de design : de Figma à Notion, en passant par les générateurs de wireframes et de contenu, et en UX, cette évolution pose une vraie question : le designer devient-il remplaçable ? Ou son rôle évolue-t-il vers une nouvelle forme d’expertise ?

Entre accélération des process et perte potentielle de sens, l’IA ne redéfinit pas seulement les outils, mais bien la posture du designer.

Ce que l’IA change concrètement en UX Design

L’IA transforme le quotidien des UX designers de plusieurs façons, selon Arquen et Wanted Design :

  • Automatisation des tâches répétitives : génération de wireframes, synthèses de recherches utilisateurs, tri d’insights.

  • Optimisation des parcours : l’IA peut analyser des milliers de données comportementales pour améliorer les interfaces à grande échelle.

  • Personnalisation à la volée : en croisant données et scénarios, elle permet de créer des expériences “sur-mesure” pour chaque utilisateur.

  • Anticipation et prédiction : grâce au machine learning, l’IA peut identifier des points de friction ou recommander des améliorations UX en amont.

Cela libère du temps… mais déplace aussi la responsabilité du designer.

De la maîtrise d’outils à la maîtrise de sens

Comme l’explique Figma dans son article “What is good design in the age of AI”, une bonne UX à l’ère de l’IA ne repose pas sur la rapidité d’exécution, mais sur des fondations solides :

“Le bon design est celui qui reste utile, lisible et éthique – même quand il est généré en une seconde.”

L’IA est un outil puissant, mais elle ne peut pas :

  • comprendre des intentions humaines complexes,

  • hiérarchiser des choix éthiques,

  • ou créer une expérience émotionnelle sans contexte.

Le rôle du designer évolue : il devient un curateur, un filtre, un stratège, capable de poser les bonnes questions, de cadrer les outils et de s’assurer que l’expérience garde du sens.

L’IA et moi : une histoire de complémentarité

J’utilise l’IA au quotidien dans mon travail de designer, notamment pour cadrer les projets, structurer mes idées ou débloquer une problématique. C’est un vrai levier de créativité : elle ne conçoit pas à ma place, mais m’aide à explorer d’autres pistes.

Cela dit, je ne prends pas ses suggestions pour argent comptant. L’IA manque d’intuition, de spontanéité et de contexte : des éléments clés en UX. Quand je ne suis pas alignée avec ce qu’elle propose, je me tourne vers mes compétences, mes pairs ou la communauté design. Ce recul est souvent bénéfique.

Selon mpi, l’IA ne remplace pas le designer, elle le complète. Elle a besoin d’un cadre et d’une intention pour être utile. Mon rôle devient plus critique, plus stratégique… et paradoxalement, plus humain. Car l’IA ne ressent rien, ne comprend pas les subtilités émotionnelles, ni les besoins implicites.

En réalité, elle nous oblige à redéfinir notre valeur : moins sur ce qu’on produit, davantage sur ce qu’on comprend, questionne et transmet à travers l’expérience utilisateur.

Ce qu’il faut retenir 💡

  • L’IA permet de produire plus vite, mais pas forcément mieux.

  • Le rôle du designer UX en 2025 est de garantir la cohérence, la clarté et l’intention derrière l’interface.

  • La valeur ne se mesure plus à la quantité de livrables, mais à la capacité à orchestrer intelligemment les outils.

  • Il faut rester attentif aux biais, à la déshumanisation de l’expérience, et à la perte de pertinence utilisateur.

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